Un paysage pas à pas

Nous vous proposons de réaliser un paysage, format environ "8P". Celui-ci n'est ni compliqué, ni trop facile. Vous devriez être capable d'arriver à peu près au même résultat en pratiquant de même de votre côté, sur la base d'une photographie de votre choix. Nous avons volontairement simplifié certains aspects comme le travail du ciel ou les feuillages, qui demandent déjà un travail plus approfondi si l'on veut s'approcher du réalisme que permet l'acrylique.

Ce paysage, tout comme les exemples de rochers et de ciels, ont été peints avec des acryliques dites "basiques" qui, si elles sont considérées comme destinées à l'artiste "débutant", n'en sont pas moins de bonne qualité et sont surtout relativement abordables. Je me sers généralement de 10 couleurs, dont voici la liste :

Quant aux pinceaux, j'utilise volontairement les modèles en synthétique les moins chers car vous constaterez vous aussi que l'acrylique a tendance à user les outils, notamment lorsque vous travaillez avec de la peinture presque à sec, en frottant la toile.

Pour ce paysage représentant un panorama, j'ai commencé par une mise en place des lignes générales du dessin avec de l'acrylique couleur terre de Sienne brûlée, appliquée au pinceau brosse n°10, diluée avec du médium. Comme on peut le voir sur cette photo, il ne s'agit pas d'indiquer tous les détails mais de délimiter des zones de travail.

J'ai préféré commencer par le ciel qui est réalisé en utilisant du bleu de céruléum, du blanc de titane, un tout petit peu de pourpre et de bleu outremer. Les zones nuageuses sont brossées assez rapidement, un peu à la manière impressionniste, car il s'agit de donner plutôt l'impression d'une esquisse que d'un travail extrêmement soigné, comme on peut le voir sur les oeuvres du XVIIIe siècle. J'ai commencé par la pose des zones bleu clair. Les nuages sont venus par la suite, jusqu'aux touches de blanc presque pur sur les zones claires. La ligne d'horizon est peinte avec un mélange de bleu de céruléum, d'outremer et de ciel naturel, auxquels j'ai rajouté du jaune de cadmium pour obtenir une nuance bleu-vert.

Changement de brosse pour le travail des champs dans le lointain (une brosse plate n°6 a parfaitement fait l'affaire). Comme pour l'horizon, le travail s'exécute en traçant des sortes de traits horizontaux de gauche à droite ou de droite à gauche. En pratiquant ainsi, on donne une lisibilité linéaire à la peinture, qui trouvera tout son intérêt par la suite.

Les champs plus près de nous sont peints à nouveau à la brosse large n°10, mais cette fois en suivant des lignes de haut en bas, en donnant une forme arrondie au tracé afin de créer une rupture avec l'arrière-plan qui, comme nous l'avons vu, est peint horizontalement. Les mélanges de couleurs correspondent à l'esprit de la photographie, notamment en augmentant nettement la quantité de jaune et en ajoutant du blanc pour créer des nuances de jaune pour simuler la couleur des champs en été, sous le soleil. Le premier plan est brossé rapidement avec des mélanges de vert, les zones d'ombre étant créées non pas en ajoutant du noir, mais en ajoutant du bleu foncé. Le noir étant volontairement proscrit de cette peinture. Toutes les couleurs foncées sont obtenues par mélanges de bleu d'outremer avec les teintes vertes initiales.

Cette étape a surtout consisté à modeler les champs dans le lointain en peignant les bosquets et les haies avec différents mélanges de bleu outremer, de bleu de céruleum et de jaune de cadmium. Là encore, les teintes plus foncées sont obtenues par ajout de bleu outremer et d'un petit peu d'Ombre brûlée.

Quelques touches de mélanges de vert presque jaune ainsi que le dessin des branchages de l'arbuste de gauche donnent un peu plus de relief à cette peinture.

Cette dernière étape va consister à augmenter encore le relief en ajoutant suffisamment de détails, sans pour autant alourdir la peinture. On remarquera une petite maison sur la droite dans le lointain, des villes qui se dessinent sur la ligne d'horizon, un travail approfondi de la végétation en premier plan, des poteaux télégraphiques sur la droite... Bref, tout ce qui donne vie à un paysage naturel.

Sur cette photo, on peut voir un détail du travail d'empâtement réalisé sur l'arbuste sur la gauche de la peinture. Remarquez les touches de jaune presque pur posées par-ci par-là pour créer des zones de lumière.

Lorsque vous aurez fini votre premier paysage travaillé de façon relativement classique, je vous propose d'essayer de réaliser le même panorama, mais cette fois entièrement à la manière impressionniste, en n'hésitant pas à déterminer de larges zones de couleur à grands coups de brosse, et pourquoi pas au couteau si vous êtes familiarisé avec cet outil. Regardez comme ce paysage est plus moderne et dynamique que le précédent, comme les couleurs vibrent entre elles... A vous de trouver votre style ! Copyright © 2005 par FM-CDD

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