Nous vous proposons maintenant ce petit tableau réalisé en trois séances de travail correspondant aux trois étapes ci-dessous. Tout d'abord, un mot des peintures acryliques. J'ai choisi ce medium pour sa rapidité de séchage qui permet de retravailler son tableau au fur et à mesure sans attendre le séchage et le durcissement des huiles. Evidemment, cela rend un tout petit peu plus difficiles les modelés et dégradés mais on peut tout de même y arriver à condition de travailler vite et efficacement sans trop d'hésitations. Côté peinture, là aussi privilégiez des acryliques ultrafines bien chargées en pigments. Attention aux peintures d'étude très ordinaires (type supermarché) qui par leur manque de profondeur et de pigments peuvent donner l'impression que ce medium n'est pas à la hauteur de vos espérances. Voire même vous dégoûter à tout jamais! J'ai donc utilisé une boîte de peinture Liquitex de bonne qualité à prix réduit puisqu'il s'agit d'un set de petits tubes de 20 ml comportant 13 couleurs de bases indispensables pour commencer confortablement (prix de revient : une vingtaine d'euros).
Commençons donc par la peinture du visage, un bon exercice de style puisqu'il va vous permettre d'expérimenter la pose des ombres et lumières. Posons comme principe que le soleil est placé légèrement au dessus du sujet et éclaire donc la scène par dessus. Composez votre ton chair de base avec un mélange de terre de Sienne brûlée, de rouge naphtol clair, de jaune d'or et de blanc. On peut aussi utiliser un peu de couleur rose clair pour portrait, même si cette dernière est très éloignée de la couleur chair que vous obtiendrez par le mélange ci-dessus.
Sur cette base de couleurs, vous allez poser vos premières ombres (même mélange que précédemment, mais en forçant sur le terre de Sienne brûlée) sous les sourcils et les yeux, le long des arêtes du nez, sous la lèvre inférieure, sur les côtés du menton et des joues. N'attendez pas que vos couleurs sèchent, et ajoutez tout de suite les rehauts de couleur claire (obtenue avec le mélange initial renforcé avec du blanc) en les fondant avec les teintes précédentes.
Nous n'insisterons pas sur le bleu, constitué d'outremer foncé avec un peu de noir pour les ombres et de blanc pour les rehauts de lumière. Mais nous nous attarderons sur le vêtement blanc et la structure du bonnet à poils.
Le débutant a tendance à créer des aplats foncés pour représenter ce type de matière. En fait, l'idéal est de figurer les poils du bonnet en multipliant de petites touches de gris plus ou moins foncé, avec ajout de bleu ou de blanc pour obtenir cette espèce de modelé que vous pouvez voir ci-dessus.
Représenter un vêtement blanc est toujours délicat car on a tendance à utiliser tout simplement le blanc "sorti du tube". Dans ce cas précis, notre blanc de titane "sorti de tube" est modelé avec un tout petit peu de vert oxyde de chrome et de bleu clair permanent, qui donnent du relief à cette couleur naturelle que les aquarellistes représentent, eux, en préservant le blanc du papier. Ce mélange de couleur à peine teintée permet de modeler les formes, ici la poitrine du grenadier, et de jouer sur les dégradés, notamment sous les manches. Le rouge des épaulettes est quant à lui obtenu en associant du rouge naphtol clair avec un petit peu de jaune d'or pour créer un orange foncé. Cette base est alors soit éclaircie (pour les rehauts) avec un tout petit peu de blanc, soit foncée (pour les ombres) avec un petit peu de terre de Sienne brûlée. Le métal du fusil tenu à la saignée du bras est obtenu en jouant sur différentes valeurs de gris.
Souvent, le débutant a tendance à beaucoup soigner la partie de son tableau consacrée au personnage ou à l'architecture qu'il veut représenter, et finit par bâcler le reste, en particulier le paysage de fond. Une erreur à éviter absolument si l'on veut obtenir une peinture cohérente. Remarquez comme les éléments du paysage ci-dessus sont travaillés soigneusement et non pas à la va-vite. A titre indicatif, il est préférable de commencer par le fond sur lequel on rajoute les troncs foncés, puis les rehauts de couleur claire sur les branchages. Pour obtenir un arbre naturel, vous pouvez jouer sur l'application de peinture plus ou moins diluée ou granuleuse pour simuler l'écorce (détail à droite). Soignez aussi vos feuillages, sans trop en faire, à moins que ne vouliez vous rapprocher de l'hyperréalisme, ce qui n'est pas le propos de notre tableau.
Cliquez sur la vignette ci-dessous pour découvrir
la peinture terminée en grand format.
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