Un paysage aux couteaux

Dans ce pas à pas, je vous propose d'aborder la technique de la peinture au couteau. Pour ce faire nous allons travailler le plus simplement possible en évoquant tout de même toutes les techniques que vous pourrez ensuite mettre en pratique pour créer vos propres compositions. Ce paysage représentant une ruine d'un château féodal sur fond de verdure est réalisé à la peinture à l'huile.

Commençons par quelques mots sur le matériel et particulièrement les fameux couteaux dont il va être question dans cette leçon. Il en existe de formes différentes mais nous retiendrons pour cet exemple uniquement quatre modèles. Deux plats, dits aussi couteaux à palette, qui servent à réaliser vos mélanges sur la palette mais peuvent aussi, s'ils sont assez souples, permettre de poser de grands aplats. Les deux autres modèles présentés sur la photo ont une forme de truelle. Il vous en faudra un long et pointu pour les détails (troisième en partant de la gauche) et l'autre de forme standard pour la peinture courante (le dernier à droite).

Voyons maintenant comment préparer vos mélanges. Ceux ci doivent être réalisés préalablement sur la palette en prenant soin de bien associer les pâtes jusqu'à obtenir une couleur homogène sinon vous risquez d'obtenir des lignes de couleurs au moment de l'application au couteau au lieu de beaux aplats bien épais. Préparez suffisamment de couleur à l'avance pour la zone que vous allez peindre.

Vous commencerez généralement par le ciel comme dans notre exemple. Celui-ci nous donne l'occasion de parler de la tenue du couteau. L'idéal est tout d'abord de conserver de la souplesse dans la main pour que les couleurs se posent naturellement en pâte épaisse sans gratter le support ou écraser la matière. Vous pouvez varier la position de la pointe du couteau en le positionnant droit ou penché par rapport à la toile. Pour réaliser de grands aplats vous conserverez une position verticale par rapport au support en revanche, comme sur l'exemple ci-dessus, vous pencherez plus ou moins la truelle au bout du couteau pour créer des zones plus petites. Enfin en utilisant uniquement la pointe ou la tranche vous pourrez déposer les touches ou créer des lignes.

Remarquez comme je penche le couteau pour peindre la forme du toit en une seule fois et terminer par une ligne comportant un angle par rapport au support. Je n'insisterai pas sur les couleurs car vous trouverez d'autres cours complets qui abordent ces difficultés sur le site de l'école des arts. En revanche vous pouvez constater que pour peindre ce toit il est nécessaire de tenir le couteau par le manche en bois du bout des doigts avec souplesse. La pâte doit être posée en une seule fois sans déborder sur les zones environnantes sinon vous obtiendriez des mélanges inesthétiques.

Comme vous travaillez avec une pâte épaisse, il est logique de peindre du haut vers le bas sinon gare aux frottements indésirables. De même, bien qu'il s'agisse de peindre sur les principes de la peinture à l'huile par ajout de rehauts ou d'ombrages dans une pâte fraîche avant séchage, vous ne pourrez appliquer le principe classique du gras sur maigre puisque le pinceau est exclusivement basé sur une peinture épaisse.

Pensez à multipliez les couleurs et les teintes à la manière impressionniste et essayez de positionner dès le départ les zones de couleurs proches du résultat définitif. En effet, il est plus délicat de revenir sur une peinture épaisse qui aura tendance à se salir lors de superpositions multiples. En cas d'erreur, mieux vaut alors retirer par grattage la zone à retoucher pour pouvoir travailler ensuite sur support propre.

Changez de couteau pour obtenir des aplats variés comme ici avec l'utilisation du couteau long et pointu lors de la peinture de rehauts verts clairs sur la prairie. Pour les rehauts de couleur claire vous allez véritablement affleurer la couche précédente sans appuyer pour que la nouvelle couleur accroche naturellement la pâte fraîche sans se mélanger.

Ajoutons que si vous décidez de travailler globalement en une seule séance, ce qui est préférable pour un séchage homogène des couches, mieux vaut prévoir suffisamment de temps libre pour aller au bout de votre projet. Les arbres et les branches sont peints en prenant la quantité de peinture marron voulue avec la tranche du couteau puis en traçant une ligne d'un geste souple et précis. Avec ce procédé vous ne pourrez pas obtenir de longues lignes sinueuses :il faut s'y reprendre en plusieurs fois pour un tracé complet.

Pour conclure, il a fallu trois heures pour peindre ce tableau typique du travail au couteau. Copyright © 2005 par FM

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